Soupçonné d’être de mèche avec Wirecard et la Russie, un ex-espion autrichien en détention

Mercredi 27 janvier 2021

Soupçonné d’être de mèche avec Wirecard et la Russie, un ex-espion autrichien en détention

27 janv. 2021 Par Agence France-Presse

  • Mediapart.fr

Un ancien agent secret autrichien, soupçonné selon plusieurs médias d’avoir vendu des informations confidentielles à la Russie, à la société allemande de paiements électroniques Wirecard et à des partis politiques, a été placé en détention provisoire à Vienne.

Un ancien agent secret autrichien, soupçonné selon plusieurs médias d’avoir vendu des informations confidentielles à la Russie, à la société allemande de paiements électroniques Wirecard et à des partis politiques, a été placé en détention provisoire à Vienne.

« Il est en détention », a indiqué mercredi à l’AFP la vice-présidente du tribunal régional de Vienne, Christina Salzborn, sans s’exprimer sur le fond de l’affaire à ce stade.

Cet ancien fonctionnaire des services de renseignement intérieurs (BVT), interpellé le week-end dernier, est maintenu derrière les barreaux pour écarter tout danger de collusion.

Selon le quotidien Die Presse, qui dit avoir eu accès aux éléments de l’enquête, la justice reproche au policier d’avoir extrait illégalement, entre 2015 et 2020, des fichiers confidentiels relevant du secret d’État.

D’après la même source, il en aurait ensuite communiqué le contenu, contre rémunération, à la Russie et à des responsables politiques autrichiens.

Il aurait aussi fourni des informations à Jan Marsalek, l’ancien directeur des opérations de la société allemande de paiements en ligne Wirecard, qui se trouve au cœur d’un retentissant scandale de fraude. L’intéressé refuse à ce jour de se livrer et serait en Russie, selon des médias allemands.

Depuis plusieurs années, des scandales ont terni auprès des pays de l’Otan la réputation de l’Autriche, un pays neutre, membre de l’Union européenne (UE) mais très proche de la Russie.

En juin, un militaire autrichien à la retraite a été condamné à trois ans de prison après avoir été reconnu coupable d’espionnage au profit de Moscou.

Début 2018, les services de renseignement alliés avaient pris leurs distances à l’égard du BVT viennois.

Ils jugeaient sa fiabilité affectée après l’arrivée au ministère de l’Intérieur de l’élu d’extrême droite Herbert Kickl, dont le parti FPö est lié par un partenariat de coopération avec le parti Russie unie de Vladimir Poutine.

Le ministre avait provoqué un scandale national en faisant perquisitionner, à peine entré en fonctions, le siège du BVT et de nombreux documents sensibles avaient été saisis.

bg/anb/ode

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