Scandale de la viande de cheval : l’ex-directeur de l’entreprise Spanghero condamné à six mois de prison ferme

Mardi 16 avril 2019

Scandale de la viande de cheval : l’ex-directeur de l’entreprise Spanghero condamné à six mois de prison ferme

Jacques Poujol a été condamné à deux ans de prison dont 18 mois avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris. Il a été reconnu coupable d’avoir vendu entre 2012 et 2013 plus de 500 tonnes de cheval pour du bœuf au fabricant de plats préparés Tavola.

L’ex-directeur de l’entreprise Spanghero a été condamné par le tribunal de correctionnel de Paris à deux ans de prison, dont 18 mois avec sursis, mardi 16 avril. Le tribunal correctionnel a jugé Jacques Poujol coupable de tromperies liées à la viande de cheval. Il lui était notamment reproché d’avoir vendu entre 2012 et 2013 plus de 500 tonnes de cheval pour du bœuf au fabricant de plats préparés Tavola, dans une entente frauduleuse avec un négociant néerlandais, Johannes Fasen.

Ce dernier a écopé de la peine la plus lourde, avec deux ans de prison assortis d’un mandat d’arrêt. Patrice Monguillon, ex-directeur du site de Castelnaudary (Aude) où la viande était conditionnée, et un autre négociant néerlandais, Hendricus Wimdmeijer, ont tous deux écopé de peines de 12 mois de prison avec sursis. Les prévenus, qui devront également verser plusieurs dizaines de milliers d’euros aux parties civiles, ont été condamnés essentiellement pour tromperie et non pour escroquerie en bande organisée, l’un des chefs qui avait été retenus contre eux au terme de l’instruction.

Des étiquettes roumaines remplacées par un numéro sanitaire français

Tout est parti de la découverte en Irlande, en janvier 2013, de viande de cheval dans des steaks hachés « pur bœuf » vendus en supermarché, puis par la société Findus de viande chevaline dans des lasagnes fabriquées par une filiale luxembourgeoise du groupe Comigel spécialisé dans les plats surgelés, Tavola. Or la viande utilisée dans ces lasagnes venait de Spanghero, qui s’approvisionnait auprès d’abattoirs roumains via la société de Johannès Fasen, Draap Trading, basée à Chypre, et celle de Hendricus Windmeijer, située à Breda, aux Pays-Bas.

L’enquête a établi que Spanghero, avant de revendre cette viande de cheval, avait remplacé les étiquettes roumaines par un numéro sanitaire français et la mention qu’il s’agissait de viande bovine, nettement plus chère.

Selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), l’arnaque porterait sur plus 750 tonnes de viande de cheval, dont près de 540 tonnes revendues à Tavola et plus de 200 tonnes utilisées par Spanghero, notamment pour fabriquer des merguez surgelées. Au total, estime la DGCCRF, cette viande de cheval s’est retrouvée dans 4,5 millions de plats cuisinés, vendus dans plus d’une douzaine de pays européens.

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