Picasso : la valse offshore des tableaux

Dimanche 27 septembre 2015

Droit de suite

Picasso : la valse offshore des tableaux

Par Renaud Lecadre — 22 septembre 2015 à 18:45

L’oligarque russe acheteur final de deux gouaches réputés volées envisage de les restituer jeudi en gage de sa bonne foi…

Eternel gag de l’arroseuse arrosée ? Catherine Hutin-Blay, héritière indirecte de Picasso, avait porté plainte pour vol de tableaux au printemps dernier. Mais l’enquête pénale en cours pourrait laisser entendre que cette fille de la dernière compagne du peintre (Jacqueline) aurait au contraire été poussée à mettre l’argent à gauche, pour mieux dissimuler l’éparpillement de certaines œuvres.

Un premier compte bancaire au Liechtenstein avait été mis en lumière la semaine dernière par Yves Bouvier, intermédiaire sur le marché de l’art, mis en examen pour recel de vol à propos de son rachat de deux gouaches de Picasso, Tête de femme et Espagnole à l’éventail. Bouvier admet n’avoir jamais rencontré directement l’héritière, mais versé les fonds correspondants (huit millions de dollars) en décembre 2010 à une structure offshore immatriculé à Vaduz (Nobilo Trust) sur la suggestion d’un avocat suisse, Me Michel Abt. Ce dernier n’a pas encore répondu à nos sollicitations et son homologue française, Me Anne-Sophie Nardon, se contente de diffuser un bref communiqué de presse selon lequel sa cliente « n’est bénéficiaire d’aucun trust » et « n’a jamais donné son consentement pour les ventes réalisées à son insu ». Dont acte.

Grand seigneur

Deuxième couche ? Yves Bouvier a également trace d’un autre versement effectué dans son esprit à Catherine Hutin-Blay : de moindre ampleur (200 000 euros), six mois plus tard (août 2011), à propos du rachat d’une autre œuvre de Picasso, Peintre et Modèle. Et cette fois à destination d’une société immatriculée à Panamá (Alpamayo Corp). La juge d’instruction parisienne en charge de l’affaire, Isabelle Rich-Flament, va devoir multiplier les commissions rogatoires internationales en vue de vérifier les ayants-droits de ces coquilles offshore. Lire la suite sur le site du journal Libération.

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