Mort du banquier Calvi : les accusés acquittés par la justice italienne

Mercredi 6 juin 2007

06/06/2007 18:17

ROME, 6 juin 2007 (AFP) - Mort du banquier Calvi : les accusés acquittés par la justice italienne

Cinq personnes accusées du meurtre du banquier italien Roberto Calvi, surnommé le « banquier de Dieu » et retrouvé pendu en 1982 sous un pont à Londres, ont été acquittées mercredi par la Cour d’assises de Rome pour « insuffisance de preuves ».

Les cinq accusés sont un membre de la mafia sicilienne, Pippo Calo, un gangster romain, Ernesto Diotallevi, un contrebandier, Silvano Vittor, un homme d’affaires, Flavio Carboni, et sa compagne, Manuela Kleinszig.

Le parquet, qui a la possibilité de faire appel du verdict, avait requis la réclusion à perpétuité contre les quatre hommes et l’acquitement de la femme.

Le procès s’était ouvert en octobre 2005.

Le président du Banco Ambrosiano, Roberto Calvi, 62 ans, avait été retrouvé le 18 juin 1982 pendu à un pilier du pont de Blackfriars de Londres. Un an plus tôt, il avait été arrêté dans le cadre de l’enquête sur la faillite de sa banque, puis remis en liberté.

Sa gestion avait laissé un trou de 1,4 milliard de dollars dans les caisses du Banco Ambrosiano et provoqué un autre déficit d’environ 250 millions de dollars dans les caisses de l’Institut des œuvres religieuses (IOR), la banque du Vatican, principal actionnaire du banco Ambrosiano, ce qui a valu à Calvi le surnom de « banquier de Dieu ».

La justice britannique avait conclu au suicide du banquier, mais cette thèse n’avait pas convaincu et une enquête avait été ouverte en Italie en 1992.

Selon les magistrats romains, Roberto Calvi a été tué par Cosa Nostra qui voulait le punir pour ne pas avoir bien géré l’immense fortune que l’organisation criminelle lui avait confiée.

La mafia sicilienne souhaitait également faire taire le banquier qui connaissait tous les rouages du recyclage de l’argent mafieux à travers la Banco Ambrosiano et l’IOR, selon la même source.

La mafia estimait également que ce meurtre aurait valeur d’avertissement pour tous ses collaborateurs « extérieurs », hommes politiques, responsables d’institutions ou banquiers.

L’homme qui a permis à Roberto Calvi d’accéder au sommet du Banco Ambrosiano était Mgr Paul Marcinkus, un prélat américain à la tête de l’IOR, qui avait fait de la banque vaticane le premier actionnaire de Banco Ambrosiano.

Décédé en février 2006, Mgr Marcinkus a été poursuivi par la justice italienne après la faillite du Banco Ambrosiano, mais protégé par le pape Jean Paul II, il a réussi à se tirer d’affaire, tout en étant obligé de quitter son poste à la tête de l’IOR.

La destination de l’argent disparu du Banco Ambrosiano n’a jamais été complètement élucidée. Comptes privés, soutien à la loge maçonnique italienne P-2, au syndicat polonais Solidarnosc interdit à l’époque, les experts se sont perdus en conjectures.

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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