Mark Thatcher retrouve les enquêteurs au Cap

Vendredi 18 février 2005 — Dernier ajout dimanche 10 juin 2007

AFRIQUE DU SUD

Mark Thatcher retrouve les enquêteurs au Cap

NOUVELOBS.COM | 18.02.05 | 13:22

Le fils de l’ancien Premier ministre britannique, condamné en Afrique du Sud pour son soutien à des mercenaires, a répondu vendredi aux questions des enquêteurs de Malabo en arguant de son innocence.

L’homme d’affaires britannique Mark Thatcher, condamné par la justice sud-africaine pour le financement d’une tentative de coup d’Etat en Guinée Equatoriale en mars 2004, a néanmoins démenti vendredi 18 février toute implication dans ce putsh manqué.

« C’est un mystère pour moi. Pourquoi devrais-je apporter des preuves en tant que témoin dans un procès qui s’est terminé il y a quatre mois ? », a déclaré le fils de l’ex-Premier ministre britannique Margaret Thatcher a l’issue d’une brève audience devant un tribunal du Cap (sud-ouest).

« J’étais néanmoins satisfait que l’opportunité me soit donnée de le faire sous serment. Il est très clair que je n’ai jamais été impliqué dans le financement d’un coup d’Etat en Guinée Equatoriale », a-t-il affirmé.

La cinquantaine de questions sur son rôle dans une tentative de renversement du président Teodoro Obiang Nguema, déjouée en mars 2004 à Malabo, lui ont été posées par le tribunal au nom de la justice équato-guinéenne.

Au début de cette affaire, Mark Thatcher, 51 ans, réfutait toute implication.

Mais le 13 janvier dernier, il avait plaidé coupable, suite à un accord avec l’accusation, et reconnu avoir, en violation de la législation sud-africaine, « tenté de financer des activités mercenaires » à hauteur de 275.000 dollars (230.000 euros) pour la location d’un hélicoptère. Il avait été condamné à une amende de trois millions de rands (environ 380.000 euros) et à quatre ans de prison avec sursis.

Thatcher a nié vendre des armes

« Aucun prix n’est trop élevé pour être réuni avec votre famille », avait-il alors affirmé, avant de quitter l’Afrique du Sud où il était assigné à résidence depuis son inculpation le 25 août 2004, pour rejoindre sa femme et leurs enfants aux Etats-Unis.

L’un de ses avocats, George van Niekerk, avait annoncé le retour la semaine dernière de son client, « impatient » de répondre aux interrogations équato-guinéennes, mais venu également vendre sa luxueuse villa du Cap où il vivait depuis 1995.

Les questions posées vendredi au fils de la « Dame de fer » ont porté en particulier sur le rôle joué dans la préparation du putsch par son ami britannique Simon Mann, cerveau du complot emprisonné au Zimbabwe, ainsi que par l’homme d’affaires libanais basé à Londres, Ely Calil, et l’opposant équato-guinéen réfugié à Madrid, Severo Moto. En réponse à une des questions, Mark Thatcher, vêtu d’un costume sombre et l’air détendu, a nié vendre des armes. « Je ne suis pas dans l’achat et la vente d’équipement militaire (…) Je suis le directeur d’une compagnie de distribution de carburants et de produits pétroliers », a-t-il dit.

34 ans de réclusions

Le gouvernement équato-guinéen avait annoncé début mars 2004 l’arrestation à Malabo de mercenaires présumés, présentés comme l’avant-garde d’un autre groupe arrêté au même moment à l’aéroport international de Harare, au Zimbabwe.

En septembre 2004, Simon Mann, qui vivait non loin de Mark Thatcher dans le quartier chic de Constancia au Cap, a été condamné à sept ans de prison à Harare pour acquisition illégale d’armes qui, selon les autorités, devaient servir aux putschistes.

En janvier, cette peine a été réduite de sept à trois ans par la Haute cour de Justice du Zimbabwe.

Le tribunal de Malabo a de son côté condamné, en novembre, le Sud-Africain Nick du Toit, chef présumé des mercenaires, à 34 ans de réclusion.

© Le Nouvel Observateur 2003/2004

Publié avec l’aimable autorisation du Nouvel Observateur.

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