Les liens inavouables de Cahuzac avec les « gudards » de Marine Le Pen

Mercredi 3 avril 2013 — Dernier ajout lundi 5 septembre 2016

Les liens inavouables de Cahuzac avec les « gudards » de Marine Le Pen

Le Monde.fr | 03.04.2013 à 18h03 Par Ariane Chemin, Caroline Monnot et Abel Mestre

Si l’histoire du compte non déclaré de Jérôme Cahuzac est un lourd secret, c’est parce qu’elle est avant tout une histoire de famille inavouable. Celle de Jérôme Cahuzac, ou plus exactement de son ex-femme. Patricia Cahuzac est en effet la cousine de la femme d’un avocat parisien, Jean-Pierre Eymié.

Ce dernier est installé rue Marbeuf, dans le 8e arrondissement de Paris. Il porte au sein d’un petit cercle le surnom de « Johnny le boxeur ». C’est un ancien du GUD, l’organisation étudiante d’extrême droite radicale réputée pour ses méthodes musclées. M. Eymié est associé au sein de son cabinet avec un autre avocat, lui aussi ex-« gudard », Philippe Peninque, l’homme qui a ouvert le compte de Jérôme Cahuzac à UBS en 1992. Et qui est aujourd’hui conseiller proche de Marine Le Pen.

[…] C’est ensemble que cette petite bande décide d’investir dans des mines au Pérou via une SCI nommée La Rumine, fondée par un autre « gudard », Lionel Queudot et sa femme. Ce dernier a expliqué à ses amis qu’il y avait de l’argent à faire, « dix à quinze fois la mise », selon un témoin de l’époque.

Plusieurs opérations sont réalisées, dont la dernière vire au fiasco. Le gouvernement péruvien met le holà. Plusieurs investisseurs perdent sèchement leur mise. Jérôme Cahuzac, lui, a déjà une petite aura. Il fera partie des clients chanceux qui auraient été remboursés par Lionel Queudot, expliquait il y a quelques jours au Monde un financier, assurant que « l’argent allait ensuite sur un compte UBS ».

On a, depuis, beaucoup entendu parler de Lionel Queudot, en raison notamment du rôle qu’il a joué dans la délivrance en 1998, d’un vrai-faux passeport à Alfred Sirven, l’ancien « numéro deux » de la société pétrolière Elf. Curieusement, de l’argent de M. Sirven avait transité sur certains comptes de M. Queudot, découvrent à l’époque le juge genevois Paul Perraudin et son homologue parisien Renaud van Ruymbeke. Celui-là même qui, aujourd’hui, est chargé de l’affaire Cahuzac. Lire la suite.

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