Les clients lésés de Banco Espirito se tournent vers Mario Draghi

Vendredi 22 mai 2015

Les clients lésés de Banco Espirito se tournent vers Mario Draghi

Challenges / Publié le 22-05-2015 à 00h04

Les clients de la banque Portugaise, Banco Espirito, qui s’est effondrée en 2014, se tournent vers le patron de la BCE pour obtenir un dédommagement en échange des sommes perdues.

L’Association des clients lésés de Banco Espirito Santo (BES), dont la chute a fait trembler le secteur financier portugais, demande l’intervention de la Banque centrale européenne (BCE) pour récupérer l’argent perdu, a annoncé jeudi 21 mai son président. « Nous allons solliciter une entrevue avec le président de la BCE, Mario Draghi, et lui demander d’intervenir en notre faveur pour nous permettre de récupérer nos économies, souvent l’épargne de toute une vie », a déclaré Ricardo Angelo à l’AFP.

L’association compte profiter de la venue au Portugal de Mario Draghi, qui préside le forum annuel de la BCE rassemblant jusqu’à samedi le gotha mondial de la finance à Sintra, près de Lisbonne.

Jugeant que la BCE a été « mal informée » par la Banque du Portugal, Ricardo Angelo souhaite « débloquer la situation » et trouver une solution pour plusieurs milliers d’anciens clients de BES. Ils avaient troqué leur épargne contre des créances toxiques du groupe Espirito Santo présentées pour la plupart comme des produits financiers sans risque. En tout, ils ont placé plus de 500 millions d’euros.

Alors que la Banque du Portugal avait obligé BES l’an dernier à inscrire dans ses comptes une provision de 1,25 milliard d’euros pour protéger les petits détenteurs de titres, elle assure désormais que cette réserve « ne constitue pas une garantie de remboursement ».

Agences envahies et manifestations

Du coup, ces clients continuent à réclamer leur dû auprès de Novo Banco, né le 3 août des décombres de Banco Espirito Santo et renfloué à hauteur de 4,9 milliards d’euros, dont 3,9 milliards apportés par l’Etat et un milliard par les banques.

« Le seul objectif de la Banque du Portugal est de vendre à tout prix Novo Banco, au détriment des clients qui se sont fait piéger et ont toujours plus de problèmes financiers et psychologiques », accuse Ricardo Angelo dans une lettre adressée à Mario Draghi.

Les membres de l’association, qui envahissent régulièrement les agences de Novo Banco, ont prévu de manifester vendredi et samedi aux abords du complexe hôtelier à Sintra où se déroule le forum de la BCE.

(Avec AFP)

Revenir en haut