Le réseau imaginaire de l’ex-agent Marchiani

Jeudi 20 octobre 2005 — Dernier ajout mardi 7 août 2007

Le réseau imaginaire de l’ex-agent Marchiani

Société

Le préfet était interrogé hier sur des commissions reçues par une société hollandaise.

Par Karl LASKE jeudi 20 octobre 2005

Extraits :

Il a bien eu des comptes en Suisse, mais c’est la seule chose dont il se souvienne vraiment. Comme l’agent amnésique de la Mémoire dans la peau, le préfet Jean-Charles Marchiani tâtonne. Il n’est sûr de rien. Entendu, hier, devant la 11e chambre correctionnelle de Paris sur les commissions reçues de la société hollandaise Vanderland, Marchiani a ressorti la photocopie de sa comptabilité secrète.

Cette feuille mystérieuse a été saisie chez lui en décembre 2001. Elle se trouvait dans une sacoche. Comme les policiers avant lui, le président Olivier Leurent s’étonne qu’elle n’ait pas été « mise au coffre ». « J’ai oublié ça », dit Marchiani.

« C’est tout à fait clair ! », dit Marchiani, sa feuille à la main. « Vous êtes le seul à le trouver clair », rétorque le président. « Les gens sont désignés par des noms de code ou leurs propres noms, reprend Marchiani. Vous avez des versements à X ou Y et après je mets "il reste tant au budget". Il n’y a rien de mal à récapituler. » D’après lui, des zones d’action sont déductibles. « Albert, ça faisait Algérie. Claude, ça faisait Congo.

Ce sont des opérations à l’étranger. Je me tue à vous le dire. » « Restez vivant », se moque le président. « Vous faites le total des sommes : vous voyez un agent à Tunis qui est payé, un agent à Rabat qui est payé. » Les juges se retiennent de rire.

Hélas, le réseau fantomatique décrit par Marchiani a été plus que grillé par la découverte de ses comptes en Suisse. Ces hommes de l’ombre sont d’ailleurs à ses côtés devant le tribunal. Claude Marchiani, son frère cadet, qui a reçu 500 000 francs. Claude Pasqua, le cousin germain de l’ex-ministre de l’Intérieur, ancien directeur commercial de Vanderland. Et d’autres intervenants dans le contrat signé avec les Aéroports de Paris pour le tri de bagages.

Leur témoignage se situe à des années-lumière du scénario de Marchiani.

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