La banque du Vatican accusée de blanchiment

Samedi 6 juillet 2013

La banque du Vatican accusée de blanchiment

Le Point.fr - Publié le 06/07/2013 à 12:34 - Modifié le 06/07/2013 à 13:16

L’Institut pour les œuvres de religion (IOR) n’a pas procédé à des contrôles suffisants sur ses clients, selon deux journaux italiens.

Source AFP

Le fonctionnement de la banque du Vatican facilite le blanchiment d’argent, affirment les responsables d’une enquête longue de trois ans sur l’institution bancaire. Ces allégations reposent sur des documents confidentiels cités par deux journaux italiens samedi. L’Institut pour les œuvres de religion (IOR, dénomination officielle de la banque) n’a pas procédé à des contrôles suffisants sur ses clients et a autorisé les détenteurs de compte à transférer des sommes importantes pour le compte de tiers, selon la même source.

« Il y a un risque élevé dans le mode de fonctionnement de l’IOR, qui, en n’identifiant pas ses clients avec précision, peut être utilisé comme écran pour dissimuler des opérations illégales, » écrivent les enquêteurs dans un document cité par le Corriere della Sera. Ils mettent également en cause les banques italiennes qui ont accepté des transferts de l’OIR sans avoir vérifié l’origine des fonds, qui ont été reversés par la suite à d’autres banques. « L’IOR peut facilement devenir un vecteur de blanchiment d’argent d’origine criminelle », soulignent les enquêteurs.

Une commission d’enquête mise en place par le pape

Les responsables de l’enquête contredisent aussi les déclarations de l’IOR, qui assure que tous ses clients sont des congrégations religieuses ou le clergé. « Il y a aussi des personnes privées qui, parce qu’elles bénéficient d’une relation privilégiée avec le Saint-Siège, peuvent effectuer des dépôts d’argent et ouvrir des comptes, » précisent-ils. L’enquête porte sur des transferts de 23 millions d’euros effectués en septembre 2010 par la banque du Vatican vers l’organisme de crédit italien Credito Artigiano, dont trois millions d’euros ont été reversés à Banca del Fucino et 20 millions à JP Morgan Frankfurt.

Le transfert de ces fonds a été approuvé par Paolo Cipriani, alors directeur général de l’IOR, et par son adjoint, Massimo Tulli, qui ont tous les deux démissionné depuis et contre lesquels les enquêteurs sont déterminés à engager des poursuites. Selon La Repubblica, les deux hommes sont également accusés d’avoir procédé à une dizaine d’autres transferts vers JP Morgan. Le pape François a mis en place une commission d’enquête sur la banque et affirme préparer une profonde restructuration de l’institution bancaire, l’une des plus secrète au monde, au cœur de scandales financiers, dans le cadre de réformes plus larges de la bureaucratie au Vatican. Le Vatican a entrepris une réforme de ses finances afin de figurer sur la « liste blanche » des États respectueux des règles des lutte contre le blanchiment d’argent.

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