Krach Parmalat : quatre banques internationales devant la justice italienne

Mercredi 13 juin 2007

Economie

Krach Parmalat : quatre banques internationales devant la justice italienne

14:41 Quatre grandes banques étrangères, dont le numéro 1 mondial l’américain Citigroup, ont été renvoyées mercredi devant la justice italienne pour leur implication dans le krach du géant de l’agroalimentaire Parmalat, un des plus gros scandales financiers en Europe.

MILAN (AFP)

Il s’agit, outre Citigroup, de Morgan Stanley, autre banque américaine, de la suisse UBS et de l’allemande Deutsche Bank, toutes accusées de manipulation des cours de Bourse du groupe italien.Le juge des audiences préliminaires de Milan (nord), Cesare Tacconi, a fixé le début du procès au 22 janvier prochain devant le tribunal pénal de cette ville.

Le scandale Parmalat a éclaté fin 2003 avec la découverte d’un trou de plus de 14 milliards d’euros dans la comptabilité du groupe. Environ 135.000 épargnants italiens ont vu leurs économies englouties dans le krach de Parmalat qui employait 36.000 personnes dans 30 pays du monde entier avant son effondrement.

Les enquêtes ont montré que le fleuron de l’industrie agroalimentaire italienne était au bord du gouffre depuis de nombreuses années, ne survivant qu’au prix de grossières falsifications de bilan et les banques ont été pointées du doigt, soupçonnées d’être au courant depuis longtemps de la situation de Parmalat.

"Citigroup est convaincue que le procès permettra de prouver qu’elle est totalement étrangère aux délits reprochés et de confirmer qu’elle a été une des victimes de la plus grave banqueroute frauduleuse de l’histoire italienne de l’après-guerre", indique un communiqué du géant bancaire publié après l’annonce de la décision du juge milanais.

La banque d’affaires Morgan Stanley a assuré pour sa part dans un communiqué qu’elle « contestera vigoureusement » les accusations portées contre elle, assurant que le « comportement de Morgan Stanley et de ses employés a été absolument correct ».

L’actuel patron de Parmalat, Enrico Bondi, nommé par le gouvernement à la tête de l’entreprise fin 2003, a reproché aux banques d’avoir su que la société était insolvable mais d’avoir organisé jusqu’en 2003 des emprunts obligataires souscrits par de petits épargnants, avec l’objectif de se rembourser sur l’argent dégagé par l’opération.

Pour comprendre la situation, "il suffisait de faire la comparaison entre la dette déclarée au bilan" par Parmalat et les créances déclarées par les banques envers Parmalat, a-t-il dit au cours d’une déposition devant le tribunal de Milan, en février 2006.

« L’écart était de 700 millions d’euros en 1997 puis de 1 milliard en 2002 », a ajouté M. Bondi.

La décision du juge de Milan représente un nouvel épisode du "premier volet" de l’enquête Parmalat, dans lequel la justice a examiné les accusations de manipulations des cours et de fausses communications financières.

Dans ce volet, d’autres banques que les quatre renvoyées mercredi en justice, des cabinets d’audit, l’ex-dirigeant et fondateur de Parmalat, Calisto Tanzi, et plusieurs de ses collaborateurs sont poursuivis pour ces délits.

Le second volet de l’enquête Parmalat se déroule à Parme, une ville du centre de l’Italie où se trouve le siège du groupe agroalimentaire.

Dans ce volet, 71 personnes, dont Calisto Tanzi et Fausto Tonna, ancien directeur financier, des membres de l’ancien Conseil d’administration, des commissaires aux comptes et d’autres responsables financiers, sont accusés de "banqueroute frauduleuse, faux bilans, associations de malfaiteurs et fausses communications".

Le juge des audiences préliminaires de Parme, Domenico Truppa, doit se prononcer le 25 juillet sur les demandes de peines négociées, d’acquittement et de renvoi devant le tribunal.

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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