Inculpés, les proches de Pinochet devraient être remis en liberté sous caution

Samedi 6 octobre 2007

Amériques

Inculpés, les proches de Pinochet devraient être remis en liberté sous caution

AP | 05.10.2007 | 23:51

La veuve du général Augusto Pinochet, ses cinq enfants et d’anciens membres de l’entourage du dictateur défunt se sont vus octroyer une liberté sous caution par un juge chilien vendredi, au lendemain de leur arrestation pour corruption.

L’annonce-surprise du juge Carlos Cerda doit encore être validée par la Cour d’appel de Santiago, qui doit se réunir samedi. D’ici là, les 23 inculpés resteront derrière les barreaux.

Selon la police, l’un des suspects, l’avocat de Pinochet Oscar Aitken n’a toujours pas pu être arrêté.

La veuve du dictateur, Lucia Hiriart, 84 ans, était toujours détenue à l’hôpital militaire de Santiago après un accident artériel à l’annonce de son arrestation. Ses deux fils étaient dans une prison de Santiago, ses trois filles dans l’unique prison pour femmes de la capitale chilienne. Quant aux 17 militaires impliqués, dont six généraux à la retraite, ils sont détenus dans une caserne.

Le juge Carlos Cerda les a fait arrêter en raison des « importantes indications tendant à prouver qu’ils avaient participé au détournement de fonds publics » pendant la dictature (1973-1990). Ces inculpations interviennent dans le cadre de l’enquête sur les comptes secrets de Pinochet à l’étranger, notamment à la banque Riggs de Washington.

Selon le juge, certains de ces comptes pourraient avoir été alimentés avec quelque 7,9 millions de dollars (5,6 millions d’euros) qui auraient été détournés d’un bureau militaire. L’argent aurait servi aux besoins personnels de Pinochet et de son entourage, construction d’une maison ou achats de terres.

Tous démentent toute malversation, affirmant qu’il s’agissait d’économies légales ou d’investissements, ainsi que de cadeaux.

L’arrestation des membres de la famille et de l’ancien cercle des intimes de Pinochet, mort il y a dix mois à l’âge de 91 ans sans avoir été jugé, a une nouvelle fois mis en lumière à quel point les Chiliens restent divisés à son sujet : des pinochetistes se sont rassemblés devant les prisons où étaient détenus les membres du clan, tandis que d’autres, notamment des militants des droits de l’homme, faisaient la fête et sablaient le champagne dans les rues.

© AP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Associated Press.

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