Gaydamak : la France n’aurait pas transmis dans les temps une demande d’extradition

Vendredi 6 décembre 2013

Gaydamak : la France n’aurait pas transmis dans les temps une demande d’extradition

Le Point.fr - Publié le 05/12/2013 à 18:10

Source AFP

L’homme d’affaires franco-israélien Arcadi Gaydamak, arrêté en Suisse, a été libéré mercredi parce qu’il a réglé le contentieux à l’origine de son arrestation

L’homme d’affaires franco-israélien Arcadi Gaydamak, arrêté en Suisse, a été libéré mercredi parce qu’il a réglé le contentieux à l’origine de son arrestation et parce que la France n’a pas fait parvenir dans les délais une demande d’extradition, selon les déclarations de son avocat. « Le procureur a attendu la demande d’extradition de la France comme on attend Godot (En attendant Godot est une pièce de théâtre de Samuel Beckett, NDLR). Mais la demande n’est jamais arrivée. À la fin, cela n’était plus tenable », a affirmé jeudi maitre Pierre-Damien Eggly.

Affirmant que la raison qui avait conduit le parquet de Genève à arrêter il y a deux semaines à Zurich l’homme d’affaires, poursuivi en France dans le cadre d’une affaire de vente d’armes destinées à l’Angola, n’était qu’« un prétexte, un vieux dossier retrouvé dans un fond de tiroir pour justifier sa détention », l’avocat a déclaré « avoir trouvé un accord financier avec la partie plaignante ».

« La liberté n’a pas de prix »

« Mon client aura payé deux fois le montant, mais la liberté n’a pas de prix », a-t-il dit. Aussitôt libéré, Arcadi Gaydamak a quitté en avion privé la Suisse pour Israël. « Clairement, je déconseille à mon client de revenir en Suisse, tant que les choses ne sont pas éclaircies avec la France », a ajouté son avocat. Le plaignant était l’ancien international de football français Luis Fernandez. La justice genevoise reprochait à Arcadi Gaydamak, 61 ans, d’avoir gardé sans y être autorisé 400 000 euros à Genève, en 2005. Cette somme devait revenir à Luis Fernandez dans le cadre de son engagement aux fonctions de directeur général du club de football israélien Beitar Jerusalem, dont Arcadi Gaydamak était le propriétaire.

Arcadi Gaydamak, domicilié en Russie, est en outre visé par un mandat d’arrêt européen émis par la France en décembre 2011. Arcadi Gaydamak a en effet été condamné par défaut en appel en avril 2011 à Paris à trois ans de prison et 375 000 euros d’amende pour fraude fiscale et blanchiment d’argent dans le cadre de l’« Angolagate ». Arcadi Gaydamak avait été arrêté le 19 novembre à Zurich au moment où il se rendait dans un cabinet d’avocats en application d’un mandat d’arrêt émis quatre jours plus tôt par le parquet de Genève.

Pourvoi en cassation rejeté

Quelques jours plus tard, la France avait réactivé un mandat d’arrêt international datant de décembre 2011. En octobre 2009, Arcadi Gaydamak avait été condamné en France en première instance à six ans de prison ferme pour son implication dans le trafic d’armes avec l’Angola, au début des années 1990, pour un montant de 790 millions de dollars. En avril 2011, la cour d’appel de Paris avait cependant infirmé le jugement prononcé en première instance, estimant qu’il n’y avait pas eu trafic d’armes, ni trafic d’influence.

La justice française n’avait alors retenu contre Arcadi Gaydamak, en fuite, que la fraude fiscale et le blanchiment d’argent et l’avait condamné à trois ans de prison. Son pourvoi en cassation a été rejeté en début d’année.

Revenir en haut