EXCLUSIF | Affaire UraMin : les preuves de l’escroquerie seraient à Monaco

Dimanche 29 janvier 2017

EXCLUSIF | Affaire UraMin : les preuves de l’escroquerie seraient à Monaco

Publié le samedi 28 janvier 2017 à 14h00

par Jacques Monin@MoninJacques

Selon l’auteur Vincent Crouzet la vente d’Uramin à Areva en 2007 a donné lieu au versement de rétro-commissions dont les traces existent encore dans 3 banques monégasques.

Interrogé par Secrets d’Info sur France Inter, l’auteur et ex employé de la DGSE Vincent Crouzet révèle des informations totalement inédites.

UraMin, c’est cette société canadienne qui, en juin 2007, vend trois gisements d’uranium à la multinationale Areva au prix exorbitant de 1,8 milliard €. Mais ces mines se sont révélés totalement inexploitables et le fiasco a coûté au total 3 milliards d’euros.

Vincent Crouzet a recueilli les confidences de Saifee Durbar, un homme d’affaires pakistanais opérant dans le domaine de l’uranium, condamné en 2007 (l’année de la vente d’UraMin à Areva) pour une escroquerie dont il se dit innocent. Selon Saifee Durbar, cette vente à un prix inexplicable, a en réalité fait l’objet, en amont, d’une entente entre acheteur et vendeur, et a été suivie de reversements d’argent.

Mais il y a mieux : selon l’auteur, des flux financiers suspects se sont en outre produits en été 2007, juste après l’OPA, sur les comptes d’une très haute personnalité « ni française ni africaine, peut-être bien monégasque », argent résultant de rétro-commissions liés à cette vente. Il donne le nom de 3 banques monégasques particulièrement suspectes selon lui :

"La première, c’est la filiale monégasque de la banque suisse Julius Baer, une très grande banque suisse, la seconde c’est la banque siennoise dei Monte Paschi aujourd’hui nommée Andbank Monaco. Et la troisième banque c’est la banque Pasche du groupe luxembourgeois Havilland."

Ces informations sont livrées alors qu’il ne reste que quelques mois avant que la prescription de 10 ans prenne effet à Monaco.

Vinecnt Crouzet prévient toutefois ne pas mettre « en cause la responsabilité formelle de ces banques qui brassent des milliards tous les ans », mais il ajoute que « la réputation de certaines laissent à désirer, ce ne serait pas étonnant que l’on retrouve des fonds douteux passant par ces 3 banques » . Vincent Crouzet publie « Une affaire atomique » (Robert Laffont).

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France Inter

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