« Dubaï Papers » : Les aristocrates de la finance noire

Jeudi 30 mai 2019

« Dubaï Papers » : Les aristocrates de la finance noire

A la suite des révélations de L’Obs sur les « Dubaï Papers », le journaliste Pascal Henry est parti pour le magazine « Pièces à conviction » sur les traces de ce « club financier » très privé ayant permis de blanchir plusieurs centaines de millions d’euros issues de la fraude fiscale.

Par Vincent Monnier Publié le 29 mai 2019 à 16h16

D’abord, une vilaine bâtisse jaunasse située à Couvet, un village reculé de Suisse. Ensuite, un bureau anonyme dans un immeuble sans âme de Ras al-Khaimah, un émirat beaucoup moins connu et plus désertique que ses voisins de Dubaï ou d’Abou Dabi avec lesquels il compose la fédération des Emirats Arabes Unis mais où règne un climat fiscal des plus doux. C’est peu dire qu’Helin Group cultive la discrétion jusque dans ses choix de localisation de bureaux, passant de la Suisse au Golfe Persique avec la fin du secret bancaire helvétique. Derrière ses façades sans charme se cache pourtant un vaste réseau international de blanchiment de fraude fiscale mis en place depuis le début des années 2000 à destination de riches héritiers, de patrons de PME et de notables respectables, parmi lesquels figureraient près de 200 français.

En septembre 2018, s’appuyant sur 160.000 documents internes (des mails, des tableaux comptables, des mémos, des listings de sociétés et de clients), L’OBS révélait l’existence et le fonctionnement de cette société opaque, utilisant des pseudos, des mails cryptés et des boîtes aux lettres cachées pour communiquer avec ses clients ou entre ses employés. Depuis ces premières révélations sur les « Dubaï Papers », le parquet national financier a ouvert au printemps une enquête préliminaire. Et plusieurs médias réunis autour de L’OBS (Radio France, La Tribune de Genève) ont poursuivi leurs investigations sur cette nébuleuse financière ayant permis le blanchiment présumé de plusieurs centaines de millions d’euros issues de la fraude fiscale. Lire la suite.

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