De la déception au scepticisme

Jeudi 12 février 2015

De la déception au scepticisme

jeudi, 12.02.2015

SWISS LEAKS. Pourquoi les fichiers Falciani contiennent-ils si peu de politiciens et de dirigeants d’entreprise de haut niveau ? Français en particulier ?

Marjorie théry, françois schaller

Trois jours après le choc SwissLeaks, expérience sans précédent de transparence bancaire portant sur une centaine de milliers de dossiers clients d’une grande banque de gestion, le premier sujet d’étonnement vient du peu de superstars figurant sur les fichiers dits Falciani. HSBC ne passe-t-il pas pour être le groupe bancaire le plus globalisé du monde, l’un des plus prestigieux ?

[…] Sachant que la France est la deuxième provenance des clients par nationalité (après la Suisse), près de 10.000 personnes, on s’étonne évidemment de n’y trouver qu’un vieux sénateur à particule, déjà mentionné précédemment, qui nie avoir jamais eu le moindre compte chez HSBC et annonce une plainte pénale contre le quotidien Le Monde.

Où sont passés tous les ministres, anciens ministres, magistrats et autres députés qu’une partie importante et bruyante de l’opinion, la mouvance anti-establishment de gauche ou de droite, ne cesse de soupçonner sur le ton de l’évidence ? Sans parler des plus grands noms de l’industrie et du secteur financier, spectaculairement absents. On dira évidemment qu’ils sont bien trop sophistiqués pour se retrouver dans la promiscuité des fraudeurs ordinaires, réels ou supposés de HSBC Private Bank à Genève. Le propre du complotisme, c’est qu’il prend toujours le dessus. Ne savait-on pas depuis longtemps dans ces milieux surinformés - au moins quinze ans - que le secret bancaire suisse était en sursis ?

[…] Surtout qu’une version des listes a été remise au Ministère public de la Confédération à Berne en début d’affaire, à sa demande (2010), sans que l’on sache encore aujourd’hui pourquoi elle avait été trafiquée (la France n’ayant pas daigné fournir d’explication).

« Tant que l’on n’aura pas publié les vrais listings de la banque, le soupçon restera permis », commente un lecteur parmi d’autres sur le site web du Monde. Lire la suite sur le site de l’Agefi suisse.

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