Daphne Caruana Galizia, la journaliste maltaise qui en savait trop

Jeudi 28 novembre 2019

Daphne Caruana Galizia, la journaliste maltaise qui en savait trop

Elle était la plus célèbre journaliste d’investigation de Malte. Plus de deux ans après son assassinat, trois membres du gouvernement, qu’elle soupçonnait d’avoir reçu des pots de vin, viennent de quitter leurs fonctions.

Par Sophie Fay Publié le 27 novembre 2019 à 15h00

En 2017, la voiture de la journaliste d’investigation maltaise Daphne Caurna Galizia explose, piégée. L’assassinat de celle qui était décrite comme une « WikiLeaks à elle toute seule » suscite une vague d’indignations dont les répliques politiques ne se font sentir qu’aujourd’hui. Trois hauts responsables du gouvernement maltais ont récemment quitté leurs fonctions alors que progresse l’enquête sur cet attentat. Le chef de cabinet du Premier ministre maltais Joseph Muscat, Keith Schembri, et le ministre du Tourisme Konrad Mizzi, qui étaient soupçonnés par la journaliste assassinée en 2017 d’avoir reçu des pots-de-vin à travers leurs sociétés panaméennes, ont démissionné. Nous republions l’enquête que nous avons récemment consacré à cet assassinat aux relents politiques.

Dans le champ, l’herbe a beaucoup poussé. Elle recouvre presque la grande photo de Daphne Caruana Galizia et la banderole « Justice ». Manuel Delia, qui nous conduit sur la route où une charge de TNT a fait exploser la petite Peugeot 108 de la journaliste, le 16 octobre 2017, avant de la propulser en feu dans ce pré, a la gorge serrée. Cette journée, il s’en souvient comme si c’était hier : « Ils ont tué Daphne. Sa maison est là-haut, nous montre-t-il. Quand Matthew, son fils, a entendu l’explosion, il est sorti pieds nus, en courant. Il a vu des morceaux sur la route, dans le champ, ceux de sa mère ! »

Elle avait 53 ans. Son fils, 31 ans, journaliste comme elle, a tout de suite compris ce qui s’était passé. Ce Lire la suite.

Revenir en haut