Coup de filet européen contre la Camorra

Mercredi 5 juillet 2017

Coup de filet européen contre la Camorra

Crime organisé Dans le cadre d’une vaste opération conjointe en Espagne, Italie et Allemagne, 33 membres de la mafia napolitaine ont été arrêtés.

Plus d’une trentaine de personnes ont été arrêtées mercredi en Espagne, en Italie et en Allemagne, dans le cadre d’une opération visant la mafia napolitaine, la Camorra. Elles sont accusées de trafic de drogues et blanchiment d’argent. L’identité des personnes interpellées n’a pas été révélée.

Dix-huit personnes ont été arrêtées en Italie, douze en Espagne et trois en Allemagne, a indiqué un porte-parole d’Eurojust, l’organe européen de coopération judiciaire. Celui de coopération policière, Europol, en évoquait quant à lui 30 à la mi-journée en précisant que « de nouvelles arrestations (étaient) attendues dans un futur proche ».

En Espagne, la majorité des arrestations ont été menées à Barcelone (nord-est) par la garde civile et la police régionale de Catalogne. En Italie elles sont intervenues à Naples, fief de la Camorra, a indiqué un porte-parole de la police espagnole.

L’enquête menée notamment par la direction italienne antimafia et le parquet espagnol contre le crime organisé a permis de découvrir un groupe espagnol « impliqué, entre autres activités délictueuses, dans l’extorsion, le blanchiment d’argent et le transport de grandes quantités de cocaïne et de haschich d’Espagne vers l’Italie », affirme Eurojust dans un communiqué.

Grosses saisies

Près d’une tonne de drogue, environ 520 kilos de cocaïne et 450 de haschich- et des biens d’une valeur de cinq millions d’euros ont été saisis en Allemagne, Italie, Portugal, Espagne et au Royaume-Uni, indique Europol.

« Les revenus de la drogue étaient blanchis via des réinvestissements dans la restauration, l’import-export d’alimentation, le commerce de métaux précieux et véhicules, et le football », selon Eurojust. Un porte-parole de la garde civile espagnole évoquait quant à lui des maisons de jeux, des sociétés de location de voitures ou des boutiques d’achat-vente d’or.

L’organisation « avait aussi des comptes en banque dans des paradis fiscaux », précise Eurojust.

Un carrefour

Dans un entretien accordé au quotidien espagnol El Pais au début du mois de juin, le procureur antimafia italien Franco Roberti expliquait que la mafia italienne était « très infiltrée » en Espagne. Pour elle « c’est un endroit stratégique pour des raisons géographiques et parce que (ces organisations) croient pouvoir y faire des affaires en étant moins inquiétées », a-t-il déclaré.

C’est un « lieu stratégique pour le trafic de drogue qui offre des opportunités pour le blanchiment d’argent. Elles l’envisagent comme un territoire à coloniser ». L’Espagne est en effet un carrefour pour les trafics de drogue, en particulier la cocaïne de Colombie et du Pérou qui transite par la Péninsule ibérique avant d’être acheminée vers le reste de l’Europe, ou le cannabis provenant du Maroc.

(ats/nxp)

Créé : 05.07.2017, 17h07

Revenir en haut