Corruption : le vice-président angolais mis en cause au Portugal

Samedi 27 février 2016

Corruption : le vice-président angolais mis en cause au Portugal

Lisbonne - Le vice-président angolais Manuel Vicente est soupçonné de corruption par la justice portugaise dans le cadre d’une enquête visant un magistrat arrêté mardi, a indiqué jeudi à l’AFP une source proche du dossier, confirmant une information donnée par l’agence de presse Lusa.

Le procureur Orlando Figueira, 54 ans, est suspecté par les autorités judiciaires d’avoir reçu des pots-de-vin afin de classer une enquête impliquant le dirigeant angolais, a-t-on précisé de même source.

Sollicité par l’AFP, le parquet général n’a pas commenté l’information. Le ministère public avait annoncé mardi l’arrestation du magistrat, en congé sans solde depuis septembre 2012, dans le cadre d’une enquête pour corruption et blanchiment d’argent.

Selon le parquet, qui n’a pas cité le nom du procureur, celui-ci est soupçonné d’avoir reçu des contreparties (…) afin d’agir en faveur du suspect d’une enquête qu’il dirigeait.

Cette enquête, classée en janvier 2012, portait sur l’origine des fonds avec lesquels Manuel Vicente, à l’époque président de la compagnie pétrolière publique angolaise Sonangol, avait acheté un appartement de luxe dans la banlieue de Lisbonne.

Selon la presse portugaise, M. Figueira aurait touché au moins 200.000 euros de la part d’une filiale de Sonangol pour enterrer l’affaire.

L’avocat portugais du vice-président angolais, Paulo Amaral Blanco, a été mis en examen pour corruption active et son bureau a fait l’objet d’une perquisition. Nous n’avons rien à voir avec ce qu’a pu faire le procureur Orlando Figueira et nous espérons qu’il va tout clarifier, a-t-il déclaré au quotidien Correio da Manha.

En novembre 2013, la justice portugaise avait classé une autre enquête pour fraude fiscale et blanchiment de capitaux concernant Manuel Vicente, dans laquelle il n’avait pas été mis en examen.

Un an plus tôt, les révélations faites par la presse portugaise sur des enquêtes ciblant plusieurs hauts responsables du régime de Luanda avaient jeté un froid sur les relations diplomatiques entre le Portugal et l’Angola, une de ses anciennes colonies africaines.

(©AFP / 25 février 2016 17h23)

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