Corruption d’Etat en Afrique du Sud : deux suspects de premier plan arrêtés aux Émirats

Lundi 6 juin 2022

Corruption d’Etat en Afrique du Sud : deux suspects de premier plan arrêtés aux Émirats

Agence France-Presse

6 juin 2022 à 21h05

Deux suspects de premier plan appartenant à la sulfureuse famille Gupta, au cœur d’un vaste scandale de corruption d’Etat dans lequel est impliqué l’ex-président sud-africain Jacob Zuma, ont été arrêtés aux Émirats arabes unis, a annoncé lundi le ministère de la Justice.

« Le ministère de la Justice et des Services correctionnels confirme qu’il a reçu des informations des autorités des Émirats arabes unis (EAU) selon lesquelles les fugitifs Rajesh et Atul Gupta ont été arrêtés », a déclaré le ministère sud-africain dans un communiqué.

Les autorités des deux pays sont en discussion sur la procédure à suivre, poursuit le ministère, ajoutant que « le gouvernement sud-africain continuera à coopérer avec les EAU ».

L’Afrique du Sud cherche à amener devant sa justice les trois frères d’origine indienne et hommes d’affaires, Ajay, Atul et Rajesh Gupta, accusés du pillage de ressources publiques sous l’ère Zuma (2009-2018). Un avis de recherche international d’Interpol avait été émis en juillet contre Atul et Rajesh Gupta.

Un rapport accablant publié en 2016 détaillait comment la fratrie proche de M. Zuma a remporté de lucratifs contrats publics et participé à la gestion des affaires de l’Etat, notamment la nomination de ministres.

Les frères Gupta avaient fui l’Afrique du Sud peu après la création, en 2018, d’une commission chargée d’enquêter sur la corruption généralisée pendant les neuf ans au pouvoir de M. Zuma.

Ces affaires ont contribué à la chute de ce dernier, poussé à la démission. Condamné à la prison en juillet pour outrage à la justice et aujourd’hui en liberté conditionnelle pour raison de santé, son procès pour corruption est toujours en cours.

Un volet remis en avril du rapport de la commission d’enquête anticorruption mentionne qu’« il est clair que dès le début de son premier mandat, (l’ancien) président Zuma était prêt à faire tout ce que les Gupta voulaient qu’il fasse pour eux ».

Le successeur de Jacob Zuma, l’actuel président Cyril Ramaphosa, a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Mais il a lui-même été entendu par la commission anticorruption.

En 2019, le Trésor américain a imposé des sanctions aux Gupta, gelant leurs actifs sous juridiction américaine et interdisant notamment aux banques internationales ayant des activités aux États-Unis de faire des transactions avec eux.

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