Comment le Brésilien Odebrecht a aidé les généraux angolais à devenir « chefs d’entreprises »

Jeudi 27 avril 2017

Compte rendu

Comment le Brésilien Odebrecht a aidé les généraux angolais à devenir « chefs d’entreprises »

Le géant brésilien emploie 20 000 personnes en Angola. Les aveux du patron révèlent qu’il traitait directement avec le président José Eduardo dos Santos, depuis 1984.

Par Paulo A. Paranagua

LE MONDE Le 27.04.2017 à 15h00

[…] Odebrecht s’est lancé à l’international en Angola, pendant la guerre civile qui a suivi l’indépendance, en 1975. En association avec des entreprises et des officiels soviétiques puis russes, les Brésiliens ont construit l’usine hydroélectrique de Capanda, sur le fleuve Kwanza, dans la province de Malanje (nord). Cet immense chantier, lancé en 1987, a été interrompu et retardé à cause de l’instabilité dans la région. Inaugurée finalement en 2004, l’usine de Capanda fournit de l’électricité à Luanda et à six provinces. Odebrecht emploie toujours 20 000 personnes en Angola.

Dans sa déposition devant le procureur général de la République, à Brasilia, Emilio Odebrecht a raconté qu’il traite directement avec le président angolais José Eduardo dos Santos, depuis 1984. Les deux hommes se réunissent tous les ans pour suivre l’avancement des projets. L’entrepreneur brésilien revendique d’ailleurs un rôle dans la signature de l’accord de paix qui avait mis fin à la guerre civile, en 1992. Les Nations unies avaient sollicité le soutien logistique du groupe Odebrecht pour leur mission d’observation en Angola.

[…] En Angola, comme en Amérique latine, le groupe a compté avec des crédits de la Banque nationale de développement économique et social (BNDES), une institution brésilienne qui rivalise avec les banques multilatérales. En 2009, lorsque le fléchissement du cours du pétrole a réduit le budget angolais, Emilio Odebrecht a sollicité l’intervention du président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, pour obtenir une rallonge de la BNDES. En échange du crédit de 1 milliard de dollars (915 millions d’euros) destinés aux chantiers angolais, le ministre brésilien du plan, Paulo Bernardo, a demandé une commission de 40 millions de dollars pour le Parti des travailleurs (PT), la formation du président Lula. Lire la suite.

Revenir en haut