Ces patrons français favorables à une hausse des impôts des plus riches

Mercredi 9 septembre 2020

Économie Entreprises

Ces patrons français favorables à une hausse des impôts des plus riches

Pour plusieurs dirigeants ou personnalités de la sphère économique, la crise actuelle devrait justifier un geste de solidarité temporaire de la part des riches.

Par Véronique Chocron Publié hier à 06h18, mis à jour hier à 18h14

Le président Emmanuel Macron a fermé la porte à toute augmentation d’impôt pour faire face à l’explosion des dépenses publiques provoquée par la crise sanitaire. « Il y a une trajectoire fiscale qui a été décidée, votée par la représentation nationale, c’est celle qui sera tenue », a-t-il affirmé le 14-Juillet, ajoutant qu’« on ne résout pas une crise comme celle-ci en augmentant les impôts ».

Plusieurs dirigeants d’entreprise ou personnalités de la sphère économique estiment toutefois que la situation actuelle devrait justifier un geste de solidarité de la part des hauts patrimoines. Pour Nicolas Théry, le président du Crédit mutuel, « cette crise a montré à quel point un service public est par nature régalien, et il est normal qu’une contribution plus forte à ces services publics soit imposée aux plus aisés ». Le banquier mutualiste se dit donc « favorable à un impôt exceptionnel sur les hauts revenus, pour financer les services publics, la solidarité et la lutte contre le changement climatique ».

L’ex-conseiller au cabinet de Dominique Strauss-Kahn à Bercy à la fin des années 1990, qui fit une échappée dans le monde syndical en devenant un temps secrétaire confédéral pour les questions économiques à la CFDT auprès de Nicole Notat, plaide aujourd’hui « pour une tranche exceptionnelle à l’impôt sur le revenu à 50 % ou 55 % et une taxation plus élevée des successions, à 80 % ou 85 % au-delà de 10 millions ou 20 millions d’euros ». « Il faudrait également augmenter l’impôt sur les bénéfices distribués par les entreprises, ajoute-t-il. Il s’agit là d’une nécessité, sans cela nous assisterons à une dégradation du climat social. »

Que « les premiers de cordée soient mis à contribution »

L’un des grands parrains de l’industrie française, Louis Gallois, ancien patron de la SNCF et d’EADS, aujourd’hui président du conseil de surveillance du groupe automobile PSA, se prononce lui aussi pour une hausse temporaire « de l’impôt sur la fortune immobilière ou, pour plus de lisibilité et de simplicité, de l’impôt sur le revenu », indique-t-il, évoquant l’instauration, pendant deux ans, d’une tranche supplémentaire ou d’une imposition spéciale au-delà de 100 000 euros de revenus par an.

« Nous entrons dans une période qui va être très difficile, surtout pour les personnes en bas de l’échelle, qui ont déjà souffert plus que les autres de la crise, justifie-t-il. Le volet social du plan de relance est insuffisant, et ce geste de solidarité pourrait permettre de rapporter suffisamment d’argent pour le compléter. » Lire la suite.

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