Biens mal acquis : saisie à Paris et à Nice de propriétés de la famille Bongo

Samedi 23 avril 2016

Biens mal acquis : saisie à Paris et à Nice de propriétés de la famille Bongo

22 Avril 2016, 20h06 | MAJ : 22 Avril 2016, 20h03

Une villa à Nice (Alpes-Maritimes) et un hôtel particulier dans le XVIe arrondissement de Paris. Ces biens immobiliers appartenant à la famille du président gabonais Ali Bongo ont récemment été saisis par les juges d’instruction enquêtant sur les conditions d’acquisition de riches patrimoines en France par plusieurs chefs d’Etat africains, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Selon des sources judiciaire et proches du dossier, les juges ont saisi une société civile immobilière, la SCI Emeraude, propriétaire des deux biens.

Cette enquête dite des « biens mal acquis » a pour origine les plaintes déposées à partir de 2007 par plusieurs associations anticorruption, comme Sherpa ou Transparency International, qui dénonçaient des détournements de fonds publics ayant permis à certains chefs d’Etats africains ou à leurs entourages de se constituer d’importants patrimoines en France.

« Le chapitre Bongo s’ouvre. Il ne fait que commencer »

Des saisies ont déjà eu lieu concernant la famille de Denis Sassou Nguesso, qui est depuis plus de 30 ans à la tête du Congo, et celle du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, au pouvoir depuis 1979. Les saisies venant d’être révélées sont les premières concernant le Gabon, selon le président de Sherpa, Me William Bourdon. « Enfin le chapitre Bongo s’ouvre. Il ne fait que commencer. Le triptyque va s’achever », s’est félicité Me Bourdon, qui est également l’avocat de Transparency International France. L’un des avocats du Gabon, Me Pierre Haïk, n’a pas confirmé l’information et n’a pas fait de commentaires.

Selon des éléments de l’enquête, la SCI Emeraude avait été créée en 1997. Omar Bongo, décédé en 2009, son épouse Edith, également décédée, et une fille d’Omar Bongo, Pascaline, en ont détenu des parts. Cette SCI avait acquis l’hôtel particulier de la rue Dosnes pour 23 millions de francs (3,5 millions d’euros) et la villa Saint-Ange à Nice en 1999 pour 11,5 millions de francs (1,75 million d’euros environ), selon ces éléments de l’enquête.

Les juges d’instruction, aidés par les enquêteurs de l’Office central de répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), ont listé de nombreux autres biens appartenant à la famille Bongo. Selon un document sur les « biens mal acquis » publié en 2009 par Transparency International France, la famille Bongo et ses proches possédaient à l’époque en France « 33 propriétés, la plupart dans les quartiers les plus chics de Paris, les autres sur la Côte d’Azur ».

Le Parisien.

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