Affaire LVMH : François Ruffin, Bernard Squarcini et les barbouzes

Jeudi 21 mai 2020

L’Obs Justice

Affaire LVMH : François Ruffin, Bernard Squarcini et les barbouzes

Depuis octobre 2019, la justice enquête sur de possibles vols commis au détriment du député « insoumis » et du journal « Fakir ». Leur avocat dénonce un « système de surveillance massive » mis en place par l’ex-patron du renseignement intérieur Bernard Squarcini, reconverti dans le privé pour le compte du groupe LVMH à l’époque du tournage de « Merci patron ! ».Cette enquête a été diffusée pour la première fois le 9 avril 2020

Par Caroline Michel-Aguirre Publié le 09 avril 2020 à 18h00 Mis à jour le 20 mai 2020 à 15h54

Leurs échanges de mails ont duré plus de trois ans : « Je te confirme le lynchage de FR [François Ruffin, NDLR] par l’aile dure de F. [“Fakir”]. »… « FR a repris la main… tout nous incite à passer du mode veille au mode vigilance. »… « Avez-vous vu le film ?? Est-ce toujours un objectif ? »… « Bonsoir Hervé, bon finalement, on laisse tomber la prestation F en ce qui te concerne. Merci bien. Amitiés. Bernard Squarcini. » Ce dernier message échangé entre Bernard Squarcini, ancien directeur du renseignement intérieur français passé dans le privé, et « Hervé » Séveno, ex-policier de la Brigade financière reconverti dans l’intelligence économique, date du 29 février 2016.

Cela fait alors une semaine que « Merci patron ! », le documentaire de François Ruffin, est à l’affiche. Malgré l’ampleur des moyens déployés, Bernard Squarcini n’aura donc pas pu empêcher que le groupe LVMH et son PDG Bernard Arnault soient tournés en ridicule dans ce film qui fera 500 000 entrées en salles et vaudra un César à son réalisateur l’année suivante.

Espionnage méthodique

Jusqu’où Bernard Squarcini et LVMH sont-ils allés pour espionner François Ruffin et la petite équipe de « Fakir », ce journal satirique animé depuis Amiens par une poignée de militants de gauche ? C’est la question que se pose désormais la justice. Le parquet de Paris a délivré, en octobre 2019, un réquisitoire supplétif sur de nouveaux faits de « vol » et « recel » Lire la suite.

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